Le protée : un « dragon » en miniature

 

Le protée : un « dragon » en miniature

  En voici un qui a échappé à l’année internationale de la biodiversité en 2010. Pas très étonnant, le protée est très discret. Cet étrange urodèle (sous-classe de vertébrés amphibiens, qui gardent leur queue à l’âge adulte, comme les tritons ou les salamandres) vit à l’abri de la lumière. En réalité, il n’existe à l’état sauvage que dans un seul endroit au monde : les Alpes dinariques dont le relief calcaire a formé des grottes profondes traversées par des cours d’eau. C’est pourtant à Moulis, dans les Pyrénées ariégeoises que le photographe Alain Pitton est allé à la rencontre de ce surprenant habitant des cavernes. En effet, son métabolisme très particulier fait l’objet d’études menées par l’équipe du professeur Jean Clobert, directeur de la station d’écologie expérimentale du CNRS à Moulis. Il faut dire que le protée collectionne les records : de longévité (plus de 100 ans), de diète (il peut rester jusqu’à 10 ans sans manger), d’apnée (10 heures). Idéal pour pour étudier les phénomènes du vieillissement, mais exigeant en matière de temps passé à l’observation.

Le laboratoire souterrain de Moulis a été mis en fonction en 1952 et son maintien s’avère aléatoire dans une époque où rendements et résultats doivent être rapides. Le chercheur Olivier Guillaume est pourtant aux petits soins pour cet élevage unique au monde. Bien que protégé depuis 1922 en Slovénie, cet animal fragile car il a besoin d’une eau pure pour vivre, est menacé par les collectionneurs autant que par la pollution.

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