Lutte : le pack toulousain

« On vous dira que c’est le sport ultime. Le plus ancien. Le plus dur. Le plus pur. »
Chuck Palahniuk, auteur de Fight Club.

Elle est moins connue que le stade Ernest Wallon, la maison du XV toulousain, la salle du TOAC*-lutte. C’est une large pièce simplement équipée d’un tapis de sol jaune marqué d’un cercle rouge vif.
Corps qui s’entrechoquent, s’empoignent, voltigent : à première vue, un sport de brutes. Ismail, Iba, Bieslan, Jérôme, Javier et les autres se retrouvent trois fois par semaine ici. Ils y endurent le plus infernal des entraînements pour la tradition, pour la gloire innocente d’une pièce de métal, d’un titre. La haute technicité des prises, d’une élégance parfois chorégraphique, exige endurance, souplesse, rapidité, force et invention. Alors, du grand écart grimaçant à la partie de rugby à genoux hilarant, c’est un catalogue d’exercices qui se succèdent au rythme des davai ! « Davai » ? Vas-y ! en russe. La majorité des membres du club sont d’origine tchétchène. La lutte est au Tchétchène ce que le foot ou le vélo est au Français. L’un des lutteurs, Jérôme, affirme que c’est pour cela que l’ambiance est particulière et que l’entraînement est plus physique, plus exigeant que dans les autres clubs.
N’empêche : sourires complices, massages mutuels, patience de la transmission, écoute, rires, tapes sur l’épaule, leur fraternité crève les yeux… Pas mal pour ce sport réputé « de brutes », qu’on offrait aux Dieux de l’Olympe, non ?

Note : Le club compte 3 champions de France (FSGT – mai 2015). Les Championnats du Monde auront lieu à Paris du 21 au 26 août 2017.

* TOAC : Toulouse Olympique Aérospatiale Club.